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 Des Hommes et des Dieux

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Enza

Enza


Messages : 28
Date d'inscription : 25/11/2011

Des Hommes et des Dieux Empty
MessageSujet: Des Hommes et des Dieux   Des Hommes et des Dieux EmptyLun 9 Jan - 12:21

Quand le film était en compétition à Cannes je ne m´y suis pas vraiment interessée, j´avais peur que ce soit cliché...
et puis finalement ce n´est peut être pas si mal.
En tous cas la bande annonce m´a donné envie de le voir.

"Des hommes et des dieux" : 'Laissez passer l'homme libre...'
Article du monde du 07/09/2010
Prix du jury très mérité au dernier Festival de Cannes, Des hommes et des dieux retrace le parcours des moines de Tibéhirine pendant les mois qui ont précédé leur assassinat en 1996, depuis le moment où ils sont devenus la cible des extrémistes du GIA jusqu'à celui où ils ont été enlevés, avant de disparaître dans des circonstances qui restent aujourd'hui encore à élucider. Leur cheminement spirituel est le sujet de ce long-métrage, le cinquième de Xavier Beauvois, à qui l'on doit Nord, un premier film d'une âpreté poignante, puis d'autres comme N'oublie pas que tu vas mourir ou Le Petit Lieutenant.

D'abord plongés dans le chaos par la peur qu'a engendrée chez chacun la perspective de sa propre mort, et qui a d'abord fait chanceler la cohésion du groupe, ces sept hommes ont finalement pris collectivement la décision de ne pas plier devant la violence. Refusant de piétiner l'idéal de fraternité auquel ils ont voué leur vie, ils ont choisi de rester dans le monastère plutôt que de rentrer en France comme on les poussait à le faire, certains en ayant d'ailleurs eu la tentation. Ils n'ont pas davantage accepté la protection que leur proposait l'armée.

Les dieux étant nombreux, ce qui intéresse le cinéaste dans cette tragédie relève moins du martyre des moines, que de la conscience - éthique, politique - des hommes qu'ils sont, et des questions existentielles que pose leur confrontation avec cette force armée qui piétine tout ce en quoi ils croient. Comment éprouver la liberté ? Qu'est-ce qu'une communauté ? Peut-on être soi en niant l'existence d'autrui ?

On peut, on doit, même, envisager ce film comme une profession de foi. Mais c'est dans le cinéma que Beauvois a toujours placé la sienne, et qu'il la place ici plus que jamais. Confiant dans le talent de sa chef opératrice, Caroline Champetier, dans celui de ses acteurs dont il a visiblement obtenu une adhésion totale, il signe une mise en scène puissante et dépouillée, délibérément lyrique, en s'inspirant du mode de vie hyperritualisé de l'ordre cistercien-trappiste auquel appartenaient les moines de Tibéhirine.

Maestria soufflante

La prière, les chants à l'unisson, les réunions au cours desquelles se prennent, à l'issue d'un tour de parole et d'un vote, les décisions engageant la vie de la communauté, et qui témoignent ici de la réduction progressive des antagonismes vers une communion spirituelle, structurent le film. Mais la place est faite, aussi, aux moments partagés avec les villageois (travail de la terre, dispense de soins, fêtes familiales...), dans le respect de l'islam.

Ou encore à des tête-à-tête, comme celui dans lequel Frère Luc, le médecin (Michael Lonsdale, à son meilleur), explique à Frère Christian, le chef de la communauté (Lambert Wilson, qui révèle dans ce film un charisme totalement inédit), qu'il ne craint nullement la mort. Au moment de quitter la pièce, la voix étouffée dans un petit sourire malicieux, il a cette phrase merveilleuse qui est aussi bien le programme du film : "Laissez passer l'homme libre..."

Les plans parlent d'eux-mêmes, chaque détail enrichissant le récit sans qu'il soit besoin de commentaire. Le partage d'un plateau de frites, la lecture à haute voix d'une chronique de L'Equipe, ou celle, pour soi, des Lettres persanes, suffisent à poser une atmosphère, une idée, une personnalité. Cette même économie narrative permet de donner leur place à sept personnages principaux - ce n'est pas rien -, sans parler des autres, les villageois, ou les terroristes du GIA dont l'irruption rompt brutalement l'harmonie ambiante.

Après avoir ordonné à tous les étrangers de quitter le pays, après avoir égorgé, aux abords du village, un groupe de Croates, ils frappent à la porte du monastère une nuit de Noël, exigeant de Frère Christian qu'il mette son médecin à leur disposition. Le refus que celui-ci leur oppose, et qu'il redouble en n'acceptant pas non plus de leur donner les médicaments destinés aux villageois, signe, il le sait, son arrêt de mort et celui de ses frères, à court ou à moyen terme.

S'en remettant à la majesté aride des paysages de l'Atlas (marocain pour le tournage), à l'épure laiteuse des robes des moines, à la rythmique du rituel, Xavier Beauvois joue avec les travellings avec une maestria soufflante, fait le grand écart entre Sergio Leone, Coppola et Pasolini, conduisant son film vers un final extravagant, à multiples détentes.

Deux scènes en particulier, qui figurent l'aboutissement de la communion spirituelle des moines en icône de la résistance, témoignent d'une audace peu commune dans le cinéma français d'aujourd'hui. La puissance qui s'en dégage conduit à se demander si, à l'heure des échanges mondialisés, il n'y a pas un effet libérateur à raconter des histoires qui s'affranchissent des frontières hexagonales.

Oui effectivement j´avais entendu dire qu´il n´y a avait pas de scène sanglante, du moins qu´on ne voyait pas la scène de leur exécution. (Comme on ne sait pas vraiment qui les a tués de toute manière....: islamistes, armée algérienne ou services secrets français car ils en savaient trop...il y a plusieurs hypothèses...)

J´ai vu un reportage dernièrement sur ce film, (complément d´enquête) où ils ont montré la cellule du père prieur des moines quand il faisait son séminaire à paris et qui est maintenant transformée en petit musée. Dedans il y a un tapis de prière et un Coran. Et dans son testament qui est écrt au mur, c´est comme s´il savait déjà de quelle manière il allait mourrir et il pardonne déjà à ses tueurs.
A la fin il écrit je crois "Amen" et "Inchallah".

Voici ce que Wikipedia dit sur lui et son rapport à l´Islam:
Citation :
Étude de l'Islam et du Coran [modifier]
Plus tard, Christian de Chergé redécouvrira sa vocation au cours d 'une nuit mystique, une « Nuit de feu », selon un terme pascalien, en plein Ramadan, le 21 septembre 1975, où se noue dans la chapelle du Monastère une prière commune entre un chrétien et un musulman.

Sa vie durant, il n'aura de cesse d'approfondir cette foi dans une unité entre les deux religions. Il étudiera et méditera les sourates du Coran relatives à « Jésus, fils de Marie », aux « Gens du Livre » et aux chrétiens, comparera les termes des deux religions, les concepts, comme celui de la Miséricorde et du « Miséricordieux », « Ar rahman », et « Rahma » (رحمة Miséricorde (bonté)). Il travaillera sur un des principaux noms d'Allah, le Dhikr et sur la parabole des Vierges folles et des Vierges sages. Il cherchera à percer la clef du mystère de la place de l'Islam dans le « Mystère du Salut », en refusant l'idée d'une religion « scandaleuse ». Il soulignera les « infidélités » des chrétiens à vivre l'Évangile.

Il aimait commenter cette sourate du Coran : « Ceux qui sont les plus disposés à sympathiser avec les musulmans sont les hommes qui disent : « Nous sommes des chrétiens. » Cela tient à ce que ces derniers ont parmi eux des prêtres et des moines et à ce qu’ils ne font pas montre d’orgueil. » (Coran, 5, 82). De leur côté les musulmans soufistes du groupe de prière aimaient volontiers citer les Évangiles, qu'ils connaissaient. Ce dialogue spirituel qui n'était pas à sens unique, était relié aux œuvres actives du monastère comme le soutien scolaire, l'éducation, les soins au dispensaire, les repas communs et l'amitié.
et voici un extrait de son testament spirituel trouvé sur Wiki, qui vient à la fin du film et qui est magnifique:
Citation :
S’il m’arrivait un jour - et ça pourrait être aujourd’hui - d’être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j’aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays [...] Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, qui n’auras pas su ce que tu faisais, oui, pour toi aussi je le veux, ce MERCI, et cet « A-DIEU » envisagé pour toi. Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. »
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