Rodinia Admin
Messages : 204 Date d'inscription : 07/07/2011 Age : 44 Localisation : Dans la Cité Mixte
| Sujet: L'exil est mon pays, d'Isabelle ALONSO Lun 16 Jan - 11:03 | |
| L'Exil est mon pays, d'Isabelle AlonsoRESUME Une petite fille raconte le parcours du combattant de ses parents venus troquer leurs rêves, leurs utopies, pour échapper à la dictature franquiste. Un couple de réfugiés qui perd ses illusions dans la démocratie. Avec ses mots d'écolière, elle explique comment Angel et Libertad, à peine arrivés en France, durent démarrer une nouvelle guerre, non plus pour leurs idées mais pour leur identité. Elle raconte surtout comment une fillette apprivoise le déracinement, se débrouille avec ses questions de môme. Cet exil, à hauteur d'enfant, dans un monde où les adultes sont des géants et où les sentiments, les ressentiments sont à la taille des grands, est touchant. (Source : evene.fr) Avis
Au début, on peut etre gêné par le ton saccadé dû aux phrases courtes ou aux nombreuses virgules... on se sent "pressé" par les mots... et puis très rapidement, les phrases s'allongent et la lecture prend son rythme de croisière... C'est tantôt la petite Isabelle "du passé" qui nous raconte ses souvenirs, avec un ton enfantin et touchant. Tantôt l'Isabelle "du présent". Le récit est un peu sous la forme d'un carnet intime avec des chapitres et un titre. La narratrice nous raconte des passages de sa vie sans fil directeur (ou alors pas apparent). On comprend à la fin où elle veut en venir... Extrait du livre (que j'ai choisi) : C'est à ce stade de mes interrogations sur l'héroïsme des princesses que Mme Basse, mon institutrice de cours élémentaire, m'inflige un camouflet qu'en d'autres temps on aurait réglé à l'aube au champs d'honneur. Cette femme nous annonce froidement, en plein cours de grammaire, sans échauffement ni préambule, que le masculin l'emporte toujours sur le féminin. Toujours, toujours. Dans mon livre, l'exemple est illustré par un dessin. Une bande d'enfants joue à tirer chaque extrémité d'une corde. Il s'agit de déséquilibrer l'adversaire, de le faire tomber. C'est celui qui tire le plus fort, qui gagne. Celui. Pas celle. D'un côté, une demi-douzaine de filles suantes et rougissantes. De l'autre, un seul garçon, calme, souriant et sûr de lui. Devinez qui s'impose, et sans effort, encore ? Le garçon ! Les filles trébuchent, s'écroulent, ont le même air cloche que les princesses. Mais on n'est pas dans un conte, on est à l'école, institution admirable et officielle que le monde entier nous envie, qu'est-ce que c'est que cette histoire. Comment est-ce possible ? Ce dessin ment. En vrai, le garçon perdrait à tous les coups. Evidemment. Même si on mettait six filles face à six garçons, la bataille serait rude et la victoire incertaine. Alors pourquoi ce mensonge ? Pourquoi affirmer que de toute façon, quelle que soit la réalité, quelle que soit la vérité c'est la garçon qui gagne ? Y a-t-il une explication ? Je lève la main pour demander des éclairecissements. La réponse de Mme Basse est nette et précise. C'est comme ça parce que ça n'est pas autrement. La règle ne souffre aucune exception. Les autres filles s'en fichent, apparemment. Cette sombre histoire ne leur fait pas plus d'effet que la règle de trois ou l'accord des participes. L'invisible fil qui me sépare des autres s'est encore noué autour de moi. Je me sens désemparée. Me voilà seule de mon espèce, une fois de plus. Je n'ose rien dire. A peine si j'ose penser. Suis-je complètement tordue dans mes raisonnements ? (Editions Pocket p. 222) Petite anecdote inutile mais en rapport avec ce livre Ca vous arrive parfois qu'il y ait des coïncidences halluuuucinaaaantes !?! ( genre, le présentateur TV dit le mot "basilic" et vous êtes justement en train de le lire, au même instant, dans votre livre de cuisine !!! ) Ca m'arrive à moi .... Donc, pour en revenir au livre, le 6 septembre au soir, je lis ceci dans le magazine gratuit du métro (DirectMatin pour citer mes sources) : Et le 7 au matin, j'en arrive à ce passage du livre où je lis cela (pour situer le récit : chaque jour, le père raconte un fait historique à sa femme et ses jeunes enfants) : On en apprend tous les jours... Quelqu'un a lu ce livre ? Vous en avez pensé quoi ? | |
|